Description
La diplomatie fait-elle bon ménage avec les affaires ? La question mérite d’être posée. Pendant longtemps perçues à l’aune des pots-de-vin et autres dessous de table, les affaires ont emprunté des voies bien parallèles à celles de la diplomatie. Les hauts fonctionnaires qui incarnent la diplomatie, soucieux de préserver leur excellente honorabilité, ont fièrement présenter des lettres de créance axées diplomatie et politique étrangère. Aussi, nombre d’opérateurs économiques ont longtemps pensé leurs affaires et fait de très bonnes affaires, sans s’intéresser à la diplomatie qui, elle, est trop préoccupée à policer l’image du pays. Et pourtant, avoir du succès dans les affaires, exige des compétences, des innovations, du relationnel, etc., mais aussi d’entretenir d’excellentes connections à l’international pour accéder à des marchés novateurs et sceller des partenariats hautement stratégiques. Fort heureusement, il y a maintenant un changement de paradigme ! Car, les deux voies se rapprochent de plus en plus et finissent par former un binôme : Éco-Diplomatie. À cet effet, dès son accession au sommet de l’État, Alassane Ouattara a érigé la diplomatie économique en priorité suprême de l’action gouvernementale. Et ce, en vue de capter le maximum d’Investissements directs étrangers (IDE) en Côte d’Ivoire. Déjà, sous Félix Houphouët-Boigny, père de la Côte d’Ivoire moderne, un accent particulier était mis sur la diplomatie économique. Mais, cet élan s’est estompé à un moment donné. Alassane Ouattara est venu renouer avec la tradition houphouëtiste. La diplomatie économique renait alors de ses cendres. Mise en mission, Kandia Camara, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Diaspora, est à pied d’oeuvre pour outiller les diplomates ivoiriens et les aider à jouer pleinement leur rôle de facilitateur et d’apporteur d’affaires entre leur pays d’origine et celui de leur accréditation. À toutes fins utiles, la Côte d’Ivoire compte présentement 46 ambassades, 5 missions permanentes, 5 consulats généraux et 141 consulats honoraires à travers le monde. À ceux-ci, s’ajoute la cinquantaine d’ambassades installées à Abidjan. Et c’est tout le corps diplomatique qui est en branle pour faire de la diplomatie économique une grande rabatteuse d’affaires et d’investissements au pays de l’Éléphant. Des chancelleries au service du business. La dialectique de la diplomatie étant bien établie, l’économie vient désormais soutenir l’action politique. Le politique sans l’économique, ça ne marche plus. Et vice-versa ! À juste titre d’ailleurs, la Direction de la diplomatie économique (DDE) a été, depuis l’année dernière, transformée en Direction générale de la diplomatie économique (DGDE) pour lui donner plus d’ardeur et d’autonomie matérielle et financière. Ce faisant, ce département a été délocalisé du bloc ministériel des affaires étrangères sur un autre site, toujours au centre des affaires d’Abidjan. Une décision stratégique pour se rapprocher un peu plus de ses partenaires et cibles, les femmes et les hommes d’affaires ivoiriens. Autre chose et non des moindres, le ministère d’État, ministère des Affaires étrangères a signé un protocole d’entente avec cinq organisations du secteur privé l’année dernière. Et d’autres organisations faitières et collectivités locales suivront. La balle est maintenant dans le camp des acteurs du secteur privé. Il leur revient d’user de tact pour tirer pleinement profit des nombreuses opportunités d’affaires qui circulent dans les couloirs diplomatiques aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’étranger. Diplomatie et Business, c’est le tandem du moment… Dans sa 3e édition, l’ÉcoDiplomate a eu le privilège de réaliser des interviews exclusives avec une dizaine d’ambassadeurs et de diplomates. Chacun, à son niveau, a déballé les créneaux porteurs et les opportunités que les uns et les autres pourraient saisir, sans oublier les prometteuses perspectives. Plus que jamais, la contribution de la diplomatie aux affaires n’est plus à contester. Elle s’impose d’ailleurs. Nos opérateurs économiques ne doivent alors plus être en marge de cette dynamique. Car, les institutionnels ivoiriens sont déjà bien engagés. In fine, on peut aisément parler de révolution de la diplomatie économique en Côte d’Ivoire. Bonne lecture
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.